Campus Condorcet

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La Cité des humanités et des sciences sociales

Campus Condorcet

Le Campus Condorcet est un campus de recherche en sciences humaines et sociales porté par onze établissements et organismes de recherche français. Les Conférences Campus Condorcet sont organisées en cycles thématiques programmés de septembre à juin, à Aubervilliers. Données par des enseignants-chercheurs, les conférences sont aujourd'hui disponibles en podcast.

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Apocalypse et millénarisme dans l’histoire européenne

Jean-Claude Schmitt (EHESS)

  • Conférence donnée dans le cadre du Cycle 2017/2018 des Conférences Campus Condorcet : « Un monde fini ? Environnement, croissance et croyances » -

Apocalypse, eschatologie, messianisme, millénarisme : pour comprendre ces mots toujours actuels, il faut remonter à leur source.
Parmi les nombreuses révélations visionnaires qui fleurissent dans les milieux judéo-chrétiens entre le IIe siècle av. J.-C. et le premier siècle de notre ère, l’Apocalypse attribuée à Jean l’Évangéliste a joui d’un succès considérable qui ne s’est jamais démenti dans la tradition chrétienne depuis l’Antiquité tardive jusqu’au XVIIIe siècle au moins. En commentant ce texte et en le mettant en images, des générations de croyants ont spéculé sur la prédiction d’un retour sur terre du Messie (Parousie) à une date incertaine et ont vécu dans l’espérance d’un règne de paix de mille ans (millénium) précédant le Jugement dernier.
Les interprétations divergentes quant à la date et à la nature du millénium ont donné lieu dès l’Antiquité tardive à des polémiques et à de nombreuses condamnations pour hérésie, mais ont encouragé aussi jusqu’à notre époque une prodigieuse inventivité théologique, imaginaire et même scientifique.

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Expériences et imaginaires de la fin du monde au XXe siècle

Giordana Charuty (EPHE)

  • Conférence donnée dans le cadre du Cycle 2017/2018 des Conférences Campus Condorcet : « Un monde fini ? Environnement, croissance et croyances » -

Au début des années 1960, l’anthropologue italien Ernesto De Martino entreprend une vaste enquête comparative sur les ressources culturelles offertes par plusieurs imaginaires de la fin du monde ou de la fin de l’Histoire : celui du christianisme primitif, celui des mobilisations millénaristes du Tiers Monde, celui du mouvement communiste international, celui de la modernité artistique et littéraire.
Une définition de la culture comme ce qui préserve de la folie – entendue comme perte du rapport à soi et au monde – est au cœur de cette entreprise, qui fait suite à dix ans d’enquêtes ethnographiques dans l’Italie du Sud pour comprendre la rémanence de savoirs culturels, disqualifiés sous le nom de magie, destinés à prendre en charge des crises de l’existence individuelle.
Mais la mélancolie de l’Occident aux prises avec des mondes finissants et une « transcendance vide », dont témoigne la littérature moderne, peut aussi accueillir des expériences existentielles qui renouvellent le vénérable genre littéraire désigné par le terme « apocalypse », pour relancer le temps en acclimatant de nombreux thèmes que l’on retrouve, aujourd’hui, au cœur de nos cultures populaires contemporaines.

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7 milliards et demi d’humains en 2017… et combien demain ?

Gilles Pison (INED)

  • Conférence donnée dans le cadre du Cycle 2017/2018 des Conférences Campus Condorcet : « Un monde fini ? Environnement, croissance et croyances » -

Sept milliards et demi d’humains en 2017… et combien demain ? Pendant des milliers d’années, l’homme a été une espèce rare dont le nombre augmentait lentement. Vers 1800
cependant, la population s’est mise à croître rapidement, d’abord dans les pays riches puis, à partir du XXe siècle, dans les pays pauvres. Cette période unique dans
l’histoire de l’humanité devrait se terminer d’ici la fin de ce siècle ou au cours du XXIIe siècle.
Quelles ont été les raisons de cette formidable croissance démographique ? Va-t-elle se poursuivre ? Comment s’explique la stabilisation annoncée ? À quoi ressemblera la population mondiale demain ?

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Un monde fini ? Le développement économique face à la crise environnementale depuis les années 1960

Dominique Pestre (EHESS)

  • Conférence donnée dans le cadre du Cycle 2017/2018 des Conférences Campus Condorcet : « Un monde fini ? Environnement, croissance et croyances » -

La question environnementale devient centrale dans les années 1960. Elle est popularisée par des lanceurs d’alerte scientifiques et de nouvelles ONG. Les hommes politiques se saisissent de la question vers 1970 et agences et ministères sont créés. Les économistes sont placés en position de responsabilité et est énoncé le principe qu’il n’y a pas d’opposition entre croissance économique et protection de l’environnement.
Vingt ans plus tard, du fait de la globalisation et de l’explosion des productions, la destruction des environnements paraît incontrôlable. Les grandes entreprises déclarent changer d’attitude et se mettre au coeur de la défense de l’environnement via un nouveau management et la mise en place d’audits. Une part d’entre elles, soutenues par les Républicains aux États-Unis, se lancent toutefois dans le climato-scepticisme et dénient l’urgence d’agir.
Cette conférence entend décrire la variété des solutions proposées, mais aussi leur piètre efficacité comme les raisons permettant d’en rendre compte. Au cœur sont le refus de considérer la question des limites de Gaïa, l’autonomie des mondes économiques globaux et la marginalisation du politique.

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La diaspora juive. Histoire et interprétations

Maurice Kriegel (EHESS)

  • Conférence donnée dans le cadre du Cycle 2016/2017 des Conférences Campus Condorcet : « Mobilité et migrations dans le monde et dans l’histoire » - La conférence se fixera un double objectif. D’abord, présenter l’histoire de l’éclatement diasporique : en remontant à ses origines, dès l’effondrement des royaumes d’Israël et de Juda aux temps bibliques ; en mesurant l’impact exact de la destruction du Temple de Jérusalem en l’an 70 sur la formation durable du fait diasporique ; en insistant, du point de vue des réimplantations géographiques, sur les principales scansions de cette longue histoire des diasporas. Ensuite, décrire l’univers de représentations liées à la dispersion - ses invariants comme ses renouvellements : binôme « exil et rédemption » ; explications théologiques de « l’exil », dans leur diversité ; discours concurrents nés lors des deux derniers siècles, à la suite de « l’émancipation » et de l’accession des juifs à la citoyenneté, selon les différents courants religieux — orthodoxie, ultra-orthodoxie, judaïsme libéral — et le sionisme.